Tourner et retourner quelque chose dans son esprit sans pouvoir s’en empêcher: c’est bien de cela qu’il s’agit lorsque l’on parle des ruminations mentales. Les ruminations mentales sont un ensemble de pensées récurrentes, persistantes, souvent intrusives et contre-productives. Elles sont contre-productives, car elles proviennent d’un décalage entre un objectif poursuivi et un état actuel. Par conséquent nous allons ruminer.
-
Qu’est ce que les ruminations mentales ?
Les ruminations sont considérées à court terme comme une réponse adaptative à une situation émotionnelle. En revanche, leur persistance à long terme est synonyme de mauvaise adaptation psychologique. En effets, elles nous rendent tristes, de mauvaise humeur, et dégradent notre capacité d’attention et notre capacité à prendre de bonnes décisions. Dans les cas extrêmes, les ruminations peuvent être à l’origine d’une dépression ou de troubles anxieux. Comme vous l’aurez compris, les ruminations affectent notre confiance, notre estime de nous, et faussent notre vision de la réalité. Nos problèmes apparaissent plus menaçants qui ne le sont en réalité.
Ce qui caractérise les ruminations par rapport à une pensée classique c’est leur récurrence. Une rumination agit sous forme de circuit et se répète sans cesse dans notre tête provoquant ainsi de l’anxiété en continu, c’est comme être plongé dans une histoire mentale qui ne finit jamais. Les ruminations échappent à notre contrôle puisqu’elles ont tendance à revenir même en l’absence d’un environnement susceptible de les réactiver. Par exemple, Paul peut repenser à la dispute qu’il a eue avec sa sœur alors qu’il est en train d’acheter ses fruits au supermarché.
-
La théorie de la rumination
La théorie de la rumination de Martin et Tesser, qui sont deux chercheurs, part du principe que notre activité mentale est instrumentalisée. C’est-à-dire qu’une pensée est toujours le fruit de la volonté d’atteindre un but. Il est en effet aujourd’hui admis que l’existence de buts permet aux individus de donner du sens à leur vie et guide de nombreux comportements. La rumination n’échappe pas à ce principe. Martin et Tesser partent du principe que les individus comparent constamment les buts poursuivis aux performances obtenues afin d’ajuster leurs comportements en fonction. Lorsque ces buts ne peuvent être atteints ou lorsque le rythme de progrès est jugé insatisfaisant par l’individu, la rumination apparait. Ces buts peuvent concerner la consommation comme acheter une maison. Mais aussi d’autres objectifs comme arrêter de fumer, perdre du poids…
-
Les différentes formes des ruminations mentales !
Une rumination peut être négative (par exemple: regretter un achat effectué) ou positive (par exemple: anticiper la sortie du prochain iPhone 12). Une rumination peut concerner un évènement passé, présent ou futur. Par exemple, si je reprends l’exemple de Paul, il peut ruminer le fait de ne pas être allé parler à cette femme, hier soir au bar, qu’il trouvait ravissante, ou ruminer sur la présentation en public qu’il doit faire lundi à son travail. Elle peut concerner un but non atteint : par exemple avoir raté les soldes ou une absence de progression vis-à-vis d’un objectif par exemple, s’inquiéter de ne pas obtenir un prêt pour l’achat d’un appartement.
-
Qu’est ce qui pousse un individu à ruminer ?
Un individu rumine quand il ressent un décalage entre son état actuel dans l’instant présent et l’état qu’il aimerait ressentir. À cela s’ajoute l’impossibilité pour lui de mettre en œuvre une stratégie de réduction de ce décalage, ce qui explique la rumination. Par exemple, Paul rumine, car il a un comportement avec sa sœur inadéquate (agressivité) en décalage avec celui qu’il aurait aimé avoir avec elle (compréhension, bienveillance).
-
Comment limiter les ruminations mentales ?
Premièrement, atteindre l’état désiré pour stopper le décalage expliqué juste avant. Pour cela, nous pouvons mettre de nouveaux comportements en place. Par exemple, Paul pourrait décider d’aller s’excuser auprès de sa sœur… Comme les ruminations sont reliées à un but quand le but est atteint il n’y a plus de rumination.
Deuxièmement, changez d’objectif ! Si vous ruminez, car l’atteinte de votre objectif est trop dure, baissez votre objectif ! Réévaluez-le selon vos ressources. Si présenter vos excuses à une personne avec qui vous avez eu un conflit en face à face est trop dur, par exemple, vous pouvez lui écrire une lettre.
Troisièmement, lâchez prise ! Parfois nous ne pouvons pas changer les choses, nous devons l’accepter, le mal est fait et il faut l’accepter. Ce n’est pas la peine de ruminer une éternité sur une situation passée en vous disant : j’aurais pu faire si, faire ça, lui répondre comme cela…acceptez cette situation qui vous préoccupe et tournez la page, prenez-la comme un apprentissage.
Enfin, changez-vous les idées. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on rumine beaucoup plus dans les moments d’ennuis. Notamment le soir avant de dormir, pendant la pause déjeuner. Alors apprenez à vous occuper.
Vous souhaitez lire d’autres articles sur le bien-être ? c’est juste ici : le blog !
En complément, je vous invite aussi à lire ce document très intéressant 🙂